26 mars 2014

Interview par l'équipe Nat's Editions

http://eneltismae.blogspot.com/2014/04/interview-par-lequipe-nats-editions.html

Interview par Nat's Editions             Septembre 2013


Bonjour Enel !
Ton premier roman, « Les temps d´une vie », vient de paraître chez Nats Editions et rencontre déjà un beau succès critique auprès de nos chroniqueuses partenaires.
À l´occasion de la sortie de l´édition Simple (après les éditions Amazon et Ebook), nous avons eu l´idée de cette interview pour mieux te présenter et faire découvrir les coulisses de la parution d´un livre.
Merci d´avoir accepté de te prêter au jeu des questions-réponses !

Parle-nous un peu de ton livre
Et bien qu’en dire. C’est l’histoire de Kayla, une jeune femme qui a une vie merdique, il faut bien le dire. Un beau jour, elle rencontre un étrange personnage qui lui propose de retourner dans le passé afin de changer sa vie, et donc d’en modeler une nouvelle qui lui conviendra mieux. Intervient alors Samuel, son gardien et guide. Au cours de cette aventure, nos deux héros apprendront beaucoup sur eux et trouveront l’amour là où ils n’auraient jamais pensé le trouver. N’oublions pas de parler du soupçon de mythologie grecque qui est présent en toile de fond.

L´avais-tu présenté à beaucoup d´éditeurs avant Nats Editions ? Quelles ont été leurs réponses ?
Avant Nats Editions, le manuscrit a en effet été proposé à d’autres maisons. Je n’ai pas gardé les comptes exacts mais je dirais 8 ou 9 maisons au total. J’ai eu des « non » bien sûr, surtout venant des grosses maisons. L’une d’elle m’a dit qu’elle étudierait le texte pour une publication en 2015 car planning bouclé jusque là (je n’ai d’ailleurs plus eu de nouvelles ensuite) et les autres n’ont pas pris la peine de répondre.

Quelle a été ta réaction, lorsque tu as appris que Nats Editions souhaitait te signer ?
Je me suis demandé si je lisais bien, lol ! J’avais tellement peur d’avoir mal compris, que je n’ai rien dit à mes proches avant d’avoir le contrat avec mon nom dessus. Là, j’ai fondu en larmes (quand on se prend autant de « non » les uns à la suite des autres, on a tendance à se dire qu’on n’y arrivera jamais donc ça fait un léger choc d’avoir sous le nez un contrat d’édition) puis j’ai averti mon entourage que j’avais un éditeur.

S´en est suivi une longue période (près de 3 mois) de corrections. En tant qu´auteure, n´est-ce pas difficile de voir son travail autant critiqué, bousculé, remis en question ?
C’est dur bien sûr car un roman c’est une partie de nous, et on le trouve très bien tel qu’il est mais je suis lucide également. Je suis une jeune auteure, c’est mon premier roman, il était donc loin d’être parfait. J’ai encore beaucoup à apprendre et comme dit l’adage « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ». J’ai donc remonté mes manches et me suis mise au boulot. Et finalement, même si ça a été dur parfois, je suis heureuse du travail de correction effectué. J’ai bossé avec une équipe du tonnerre qui a su me rassurer quand je paniquais en voyant la tonne de corrections à faire. Le sentiment d’être nulle et d’avoir fait des erreurs idiotes m’a souvent envahie mais grâce à mes correcteurs et Natalie, j’ai pu dépasser ça. Je les remercie tous encore pour leur soutien sans faille, d’ailleurs. Chez Nats Editions, on se sent entouré et presque en famille. Natalie est d’ailleurs une vraie mère poule avec ses auteurs. Quand elle voit qu’ils travaillent trop vite, elle retient les chapitres suivants en otage pour les obliger à ralentir le rythme ! Véridique, je vous assure !

Qu’est-ce qui a été le plus difficile : l´écriture du livre ou la période de corrections ?
Je dirais les corrections car l’écriture s’est faite sur plusieurs mois et je travaillais à mon rythme. Les corrections, ça a été plus compliqué. J’avais un rythme de travail plus soutenu, je dépendais d’une équipe qui attendait après mon travail pour pouvoir avancer. Bref, c’était complètement différent.

Arrive enfin la sortie du livre ! Qu´as-tu ressenti, lorsque tu as tenu ton propre livre entre tes mains ?
Je l’ai caressé pendant plusieurs minutes comme une idiote ! Si si, je vous assure ! Quand le transporteur m’a livré et que j’ai déballé mon livre, j’avais les larmes aux yeux. Enfin il était là après tant d’années de travail ! Mon bébé de papier était enfin né !

Nats Editions a établi des partenariats avec plusieurs Blogs de lectrices. En échange de l´Ebook gratuit, elles le lisent et en font une chronique publiée en ligne. Comment ressens-tu ces critiques ?
Ce que je ressens… Une panique totale ? Je suis quelqu’un qui manque cruellement de confiance en soi donc quand je tombe sur un lien pour une chronique, j’ai le cœur qui s’emballe et la peur me prend le ventre. Est-ce qu’elles ont aimé, détesté ? Vont-elles me descendre en flèche ou le contraire ? Pour l’instant (touchons du bois pour que cela continue !) je n’ai eu que des avis très positifs. J’en suis vraiment ravie.

Prochaine étape : le référencement de « Les temps d´une vie » dans la base de données Electre, sur laquelle beaucoup de librairies se fournissent. Que ressens-tu à l´idée de tomber son ton propre livre en te promenant dans une librairie ?
Je crois que le jour où ça arrive, je bloque devant le rayon, et je fonds en larmes ou je hurle de joie, au choix, lol. Le libraire s’en souviendra, en tout cas !

Bien que « Les temps d´une vie » aient mis du temps à paraître, tu es la première auteur à avoir signé chez la toute jeune maison d´édition indépendante Nats Editions. Que penses-tu de son évolution ?
Je suis très fière d’avoir été la première à signer avec Natalie. C’était un pari car personne ne connaissait la maison, ni sa façon de travailler ou de faire la promotion des ouvrages qui y sont publiés. Mon histoire et mes personnages étaient-ils entre de bonnes mains ? Allait-on respecter mon style ? Aurais-je mon mot à dire ? J’avais assez peur, je l’avoue, et puis finalement je ne regrette qu’une chose : avoir pris une semaine pour me décider ! Natalie est quelqu’un de très ouvert et à l’écoute, elle ne fait rien sans mon accord et prend toujours mon avis même si rien ne l’y oblige. C’est fort appréciable de travailler de cette manière ! Et puis j’ai peut-être été la première à signer mais pas la dernière ! Je pense que voir que quelqu’un avait déjà signé a rassuré les auteurs qui sont venus ensuite et depuis la maison grossit encore et encore et je sais que c’est loin d’être fini ! Nats Editions a de très beaux jours devant elle, j’en suis convaincue.



Et si on inversait les rôles ? Tu peux poser toutes les questions qui te passent par la tête à ton éditrice Nat ! Pas de langue de bois, promis ! ;)



Sans langue de bois ? Alors c’est parti !

Tu as ouvert ta maison d’édition cette année. J’imagine qu’on ne prend pas une telle décision à la légère, qu’est-ce qui t’a conduit à le faire ?
En fait, c´est une idée qui faisait son petit chemin depuis plusieurs années mais qui s´est plus ou moins imposée début 2013.
J´ai écrit et autopublié un petit livre témoignage en 2009 et cette expérience m´avait plu. J´avais envie de la renouveler mais… je n´avais aucune inspiration ! J´ai pensé à éditer d´autres personnes mais je suis tombée enceinte de mon fils peu après donc ce n´était pas le moment. Finalement, l´inspiration est revenue fin 2012 sous la forme d´une BD, « Les oreilles en déroute », que je scénarise. J´ai trouvé un dessinateur, Stéphane Louveau, qui fait un travail formidable, et nous avons lancé la réalisation de la BD.
A l´époque, il était prévu que nous démarchions des maisons d´éditions mais j´avais réussi à obtenir un partenariat avec le CISIC et des promesses de don de fabricants d´implants cochléaires (le thème de la BD) en vue de son impression.
Je me suis dit qu´il serait bien de donner un cadre légal à tout ca, d´autant plus que, soyons lucides, nous n´avions que peu de chances de voir notre projet retenu par une grande maison d´édition.
Je me suis donc renseignée sur les démarches pour créer une petite entreprise et j´ai commencé à chercher d´autres auteurs à publier, vu que j´avais enfin l´occasion de vraiment faire ce que j´espérais depuis des années !

Après plusieurs mois d’existence, es-tu heureuse de ta décision ?
Oui, très ! Pour être honnête, les ventes tardent à décoller, car mon premier imprimeur était trop cher, mais je viens d´en changer et je vais pouvoir baisser mes prix et être référencée dans Electre, une base de données sur laquelle se fournissent beaucoup de libraires, donc j´espère que ca va progressivement s´améliorer.
En revanche, je croule sous les projets ! En trois mois d´existence, j´ai déjà 22 ouvrages parus, à paraître ou en projet ! Sans parler des manuscrits encore à l´étude. Dans tout ca, il y a 3 romans, une multitude de livres jeunesses, 3 BDs et 1 Manga !
De plus, bien que je travaille exclusivement par emails et un peu au téléphone, je « rencontre » beaucoup de personnes très intéressantes.

Tu as une équipe qui s’agrandit de semaine en semaine. N’est-ce pas trop dur d’être la patronne de tout ce beau monde ? Gérer tant de personnes, avec tous des caractères bien différents, ne doit pas être simple tous les jours non ?
Je ne me sens pas « patronne », en fait ! Plutôt capitaine d´une équipe de foot ! Je dirige un peu mais sans être le grand manitou, je n´aime pas ça. Je préfère être à l´écoute et dialoguer avec mon équipe plutôt que d´imposer des choses. Ils ont très souvent de très bonnes idées donc ce serait bête de ne pas les prendre en compte pour des histoires d´égo !
Pour l´instant, j´ai de la chance que tout se passe bien !

Tu as recruté, il y a peu, des lecteurs pour ouvrir un comité de lecture. Victime de ton succès ? Tu reçois beaucoup de manuscrits ? Quel est ton délai de réponse en moyenne ?
Je ne reçois pas tant de manuscrits que ça (actuellement 3 romans et plusieurs livres jeunesse) mais avec toute la gestion de Nats Editions, mon travail « alimentaire » et mon petit garçon, je manque de temps pour les lire sans les survoler. D´autant plus que certains manuscrits sont malheureusement une réelle perte de temps !
Je laisse donc les romans à mon comité et s´ils me disent qu´un manuscrit en vaut la peine, je le lis après eux avant de prendre une décision, car il est hors de question que je publie quelque chose sans l´avoir lu ! Je dois ensuite défendre mon choix lors de la promo donc comment le faire si je ne sais pas de quoi je parle ?
Tout cela prend plusieurs semaines, voire 1 mois ou 2, ça dépend du rythme de lecture du comité, le mien, la longueur du manuscrit.
Pour les livres jeunesse, je les sélectionne directement, bien qu´il m´arrive de demander à des amis ce qu´ils en pensent. Les délais de réponse pour ces derniers sont plus rapides : ça va de quelques minutes en cas de gros coup de cœur à plusieurs jours en cas d´hésitation.

Comment vois-tu ton travail d’éditrice ?
C´est avant tout un gros travail de gestion et toutes sortes de tâches: contrats, comptabilité, administration, création et tenue du site internet, ventes en ligne, projets à mettre en œuvre, corrections, promotion, partenaires.
Il y a aussi un côté création car je m´occupe d´une bonne partie des mises en pages et des couvertures, bien que certains illustrateurs préfèrent le faire eux-mêmes.
Une bonne maîtrise de l´outil informatique est donc indispensable !

« Les temps d’une vie » est le premier roman à paraître dans ta maison d’édition, que penses-tu de son succès auprès des critiques et des lecteurs ?
J´en suis vraiment heureuse, autant pour toi que pour moi ! C´est ton premier roman, je trouve qu´il méritait d´être soutenu, que l´on te donne une chance, et tous ces bons retours me confortent dans mon jugement.

Qu’est-ce qui t’a décidé à me signer lors de la lecture du manuscrit ? Il était loin d’être parfait et pourtant tu as misé sur moi sans avoir de certitude quant à l’accueil du public. Tu étais une toute jeune maison d’édition, je suis une auteure inconnue qui publie son premier roman, c’était un peu risqué non ?
J´ai aimé l´histoire, tout simplement ! Je marche beaucoup au coup de cœur et moins au « mais que vont en penser les lecteurs ? ». Les 2 sont importants, bien sûr, mais je pense que prendre un peu de risques peut s´avérer payant, surtout quand on démarre ! Et puis il y a cette notion de défi qui m´attire ! Je suis une toute petite maison avec des tous petits tirages, ce n´est donc pas comme une grande maison d´édition qui doit vendre des milliers de livres pour rentrer dans ses frais, ce qui me permet donc de faire ce genre de folies !

Alors il y a quelque chose de complètement fou dans ta maison d’éditions, (je revois encore ma tête quand tu m’en as parlé !), c’est les versions collectors avec des musiques originales inspirées des textes ! Composées et écrites spécialement pour les livres qui sortent chez toi. C’est complètement dingue, c’est la première fois que je vois ça ! Qu’est-ce qui t’a poussé à offrir ce genre de choses à tes auteurs ? Comment se passe l’élaboration d’une chanson ?
Je voulais donner un peu d´originalité à mes ouvrages et à ma maison, à travers le livre Collector. L´idée de BO de livre m´est venue après avoir retenu le roman « L´échappée mexicaine » (à paraître fin novembre) dans lequel il y a beaucoup de musique. Etant fan de BO de films, je me suis demandé ce que ça pourrait donner, si j´adaptais ça aux livres ! Sonia, l´auteure de L´échappée, avait de très bons textes donc j´ai cherché un compositeur et j´ai trouvé Mess’ qui compose, enregistre et interprète ses chansons lui-même ou avec un groupe. Au passage, j´ai découvert que certains des membres de l´équipe (Florian Poirier et Stéphane Louveau) sont aussi musiciens. Je les ai donc mis sur leurs propres Collectors et pour l´instant ça rend plutôt bien ! Le seul inconvénient est que tout cela est long à mettre en place, d´autant plus qu´il faut déclarer les morceaux à la SACEM. Il y a donc un gros décalage entre la sortie d´un livre et celle de son Collector.

Quelle est ta relation avec tes auteurs, illustrateurs et musiciens ?
Excellente ! J´arrive à avoir une relation amicale avec beaucoup de mes collaborateurs, avec qui le tutoiement est de rigueur ! Je trouve qu´il est beaucoup plus agréable pour tout le monde de travailler dans une ambiance cordiale et cela se ressent sur nos relations. J´apprécie aussi beaucoup l´honnêteté : si quelques chose ne va pas, on se le dit franchement et on voit comment arranger cela ! C´est en se remettant constamment en question qu´on arrive à progresser.

Quel est ton plus grand rêve ? (professionnellement parlant j’entends, je n’oserais parler de ta vie privée)
J´aimerais pouvoir développer Nats Editions afin de pouvoir en vivre et y travailler à plein temps ! J´aimerais aussi pouvoir organiser d´autres événements comme la soirée Livres et Musique du 23 novembre et bien sûr, pouvoir faire participer mes auteurs à des salons du livre ! Mon rêve ultime serait de mettre à leur disposition un stand Nats Editions au salon du livre à Paris !

Il y a une soirée événement en préparation. Peux-tu en parler aux lecteurs ? Comment se passent les préparatifs ?
Il s´agit donc d´une soirée Livres et Musique qui aura donc lieu le 23 novembre 2013 à Schweighouse-sur-Moder (près de Strasbourg) à partir de 16h.
Je la co-organise avec l´Union Sportive de Schweighouse et Florian Poirier, l´auteur de « Lueur d´espoir », qui est sur place. Ils me sont d´une aide précieuse, étant moi-même un peu loin (1h30 de Strasbourg, côté allemand).
L´US s´occupe de tout ce qui est salle, boissons, repas, affiches et promo dans les médias locaux.
Moi, je m´occupe de tout ce qui touche à Nats Edition : ateliers dessin pour les enfants, lecture avec projection des illustrations, stock de livres pour les dédicaces, hôtel pour mon équipe.
Florian planifie la prestation du groupe de musiciens strasbourgeois S.P. mais il est aussi l´agent de coordination entre nous tous. J´en profite pour le remercier encore parce qu´il gère comme un pro!

Merci Natalile pour ce moment unique ensemble ^^ 

Lien vers le site :  http://nats-editions.com/ev-nements/interviewEnel.html

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